Description Longue :
La chapelle Saint-Eloi à la fin du XVe et début du XVIe occupait les deux-tiers de la surface actuelle. Elle possédait un retable en pierres taillées représentant des scènes de la passion du Christ. Celui-ci fut démonté au début du XVIIe siècle, et enterré dans le cimetière. Madame de Pompadour achète en 1746 le domaine de Crécy. Elle y fait des travaux d’agrandissement et d’embellissement. En 1752 le pavage et le maître-autel sont refaits. Durant la Révolution, une partie de la décoration intérieure est détruite. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, un curé de Crécy est digne d’une mention spéciale : l’abbé Haret. Né à Dreux en 1820, il est d’abord vicaire à Châteauneuf avant d’être nommé à Crécy. La contrée qui avoisine Dreux est bien connue pour son indifférence religieuse et le jeune curé forcé aux loisirs, devint un grand collectionneur. Il devint ensuite archéologue. Avec le frère Indes, sous-directeur du pensionnat de Dreux, il fouilla un cimetière mérovingien découvert à Saulnières lors de travaux de terrassement. 30 cercueils, plus de 100 squelettes, 14 épées furent mis à jour et inventoriés. Il trouva aussi sur le site de la Hutte (sur la commune d’Aunay, mais tout proche de Crécy) des objets préhistoriques dont une partie est au musée de Saint-Germain-en-Laye, et une autre partie - une collection de bifaces du néolithique - se trouve actuellement au Muséum d’Histoire Naturelle de Chartres. Le chœur : le retable fut conçu par l’architecte Lassurance. Il est en bois peint, imitant le marbre. Madame de Luynes en 1752 écrit : madame de Pompadour « y a fait construire un autel fort beau et fort orné de sculptures ». Trois toiles furent commandées par le frère de madame de Pompadour, le marquis de Vandières, pour orner ce retable : « Saint Eloi » (patron de la paroisse), « Saint Jean-Baptiste » (patron de madame de Pompadour) et un mystère religieux : la « Visitation ». Ce fut le peintre Vien qui reçut la commande. Vien était alors jeune et il prépara les voies de la réaction néo-classique. En 1753 les toiles furent présentées à madame de Pompadour qui les exposa à Versailles dans son appartement. Toute la Cour vint les admirer. L’autel est consacré au Sacré-Cœur de Jésus. Il fut un des premiers en France à y être consacré sous ce vocable. Le mobilier du chœur est également de la même époque. Le fauteuil du prêtre, de belle facture est du début du XIXe siècle. Sur les autels latéraux, deux toiles : une du XIXe siècle représentant saint Eloi, l’autre du XVIIIe est une « Annonciation », copie inversée d’une toile de Louis de Boulogne qui décore l’autel de la Vierge dans la chapelle du château de Versailles. La nef : la voûte en forme de bateau renversé et lambrissée est courante dans les églises de la région. Le confessionnal du XVIIIe siècle, qui a fait l’objet d’une superbe restauration en 2008, est en chêne mouluré et sculpté, agrémenté, pour la porte de la loge du prêtre, d’une grille en fer forgé. Les rangées de bancs clos sont typiques de la région. Des statues du XVe siècle, vestiges de l’église primitive où l’on a pu identifier sainte Anne et saint Léonard, se trouvent dans les bas-côtés. Dans le fond de l’église se remarquent de magnifiques fonts baptismaux en marbre du Languedoc (1753) et un bénitier. La tribune en mauvais état date aussi du XVIIIe siècle. Les vitraux sont aux armes de madame de Pompadour : « d’azur à trois tours d’argent maçonnées de sable ». Le vitrail du fond de l’église rappelle la consécration au Sacré-Cœur.